La série "Intimités" correspond à un travail que j’ai entamé avec le "Street vue", un dispositif comprenant des façades avec des ouvertures par lesquelles on peut accéder à l’intérieur des maisons. Les plaques de lino gravées à l’occasion entre 2012 et 2014 offrent des séquences d’images, comme des instantanés de la vie intime. Aucune image ne suit véritablement la précédente, mais chacune donne à voir le fil de la vie quotidienne et de l’intimité.
L'ensemble a donné un livre publié aux éditions du
Chant des Muses
"jour férié 3 " | eau forte
"jour férié 123" | série d'estampes sans réencrage
"workshop 1 et 2" | série d'estampes sans réencrage
Les soirées télé, les débuts de vacances, les moments au jardin... Des scènes de vie dont le souvenir s'efface au fil du temps.
Depuis 2001, j’écris, je dessine, je raconte… dans mes carnets de bord. Aujourd’hui, je troque mon carnet pour une plaque de cuivre vernie, histoire de graver l’instant dans ma mémoire. La pointe glisse sur le vernis et l’acide inscrit le trait dans le temps. L’encre nourrit le temps et ancre mon histoire dans le temps que j’essaie de retenir.
Quand il n’y a plus d’encre, le temps s’efface…
Ce projet s’inscrit dans ma recherche sur le quotidien et l’intimité. Si la gravure est une trace durable, l’estampe n’est qu’une illusion de la répétition de ces moments de vie.
Selfies sur tétrapack | collection 1 | 2018
Selfies sur tétrapack | collection 2 | 2018
Selfies sur tétrapack | collection 3 | 2018
Selfies sur tétrapack | détail
Selfies sur tétrapack | détail
Selfies sur tétrapack | détail
Selfies sur tétrapack | détail
Selfies sur tétrapack | détail
Selfies sur tétrapack | matrices
Selfies sur tétrapack | matrices
Exposition à la Médiathèque de Gignac | janvier 2019
Exposition de Gignac | janv 2019
gravures sur tétrapack
Des selfies collectionnés à la manière d’un album Instagram, comme reflets de nos vies au travers de nos téléphones portables. Des selfies non photographiques, estampes monochromes fragiles, images diverses de groupes d’ami∙e∙s ou d’individus seuls, semblant tous regarder le lecteur de l’image. Ces visages sont parfois souriants, sages et timides, ou bien riants, grimaçants voire triomphants, se jouant de leur reflet.
Ces selfies sont tous issus de mon téléphone portable, décalqués pour rester fidèles aux choix de leurs auteur∙e∙s, puis gravés sur tétrapack, ce matériau utilisé comme emballage de liquides puis récupéré car il permet une gravure en creux grâce à sa pellicule intérieure.
A l’inverse du selfie photographique, la gravure est un processus long et technique mais la vie de ces matrices jetables est aussi moderne et fragile que celle de nos selfies.
On suit pas à pas la visite d’une maison particulière, comme encombrée de vie alors que personne n’apparaît dans les images. Des éléments nous renseignent sur la vie des occupants sans pour autant nous en dire plus. J’emmène le lecteur dans ma maison, dans la plupart des pièces qui constituent ma vie quotidienne, mon travail en atelier ou l’intimité de ma vie de famille. Ceux qui connaissent bien la maison sont étonnés, car ils n’identifient pas tout de suite les lieux… Les images sont à l’envers, ce sont des estampes.
J’ai dessiné directement sur la plaque vernie, pour attraper à l’aide de ma pointe ces moments précieux de la vie de la maison, et
ancrer dans ma mémoire ces espaces du quotidien.
Une série de linogravures d'après des croquis de nu réalisés en visio séance pendant le confinement. Comme la modèle qui joue avec la caméra et l'écran de l'ordinateur, mes linogravures s'encadrent dans un carré systématique.
Ces cinq doubles tamponades accompagnent un texte de Ronsard. Depuis quelques années les textes de Khayyam, d’Apollinaire, de Baudelaire, de Jarry, et maintenant de Ronsard, me portent dans un travail plastique diversifié qui va d’une vision grotesque et burlesque de l’ivresse à un érotisme fantasmé et rêvé. Cette fois, avec Ronsard, j’ai choisi de travailler à partir de figures féminines de la Renaissance qui dans leur double « verre-médaillon » accompagnent le buveur dans sa quête poétique de l’ivresse. Ronsard veut se souvenir de sa "gentille amie" mais confond les prénoms et se perd dans une vision perturbée des muses qui l’animent.
De courtes narrations graphiques pour raconter le temps qui passe au rythmes des saisons. L’automne, c’est la rentrée, le retour des bouchons et des courses. Les jeunes déménagent, les profs vont se faire couper les cheveux... L’été, on profite du jardin, on flâne au bord de l’eau...
Icônes, clichés, fantasmes, rêveries ?
Certaines de ces images sont inspirées de l’Histoire de l’art, comme le Bain turc d’Ingres, l’Ève de Cranach ou la Simonetta Vespucci de Piero di Cosimo, icônes fortes de la féminité. Je les utilise régulièrement dans des contextes différents, au gré de mes envies, souvent en décalage. Elles continuent d’alimenter mon travail.
Depuis la terrasse de mon atelier perché en haut de la montagne au dessus de la plaine biterroise, je vois la mer de Sète jusqu'à Béziers
Emmanuelle Jamme · tamponades · artiste · graphiste · 06 26 02 57 46 · contact